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Cela met un coup de vieux quand on regarde en arrière et en même temps cela nous réjouit de voir le chemin parcouru. Nous avons retrouvé dans nos archives, un bilan tiré par Simon Tardieux sur les 3 premières années de l'association.
Au début de sa petite vie, en août 1999, l’association Médiator est rattachée à l’Association Sportive et Culturelle de Noyers sur Cher.
Créée par trois jeunes musiciens qui, avec quelques guitares et une batterie, jouaient du rock et du punk, l’association ne voyait pas très loin en matière d’objectif : il s’agissait de « promouvoir la création de collectifs musicaux locaux en leur permettant l’accès à un local insonorisé et équipé de matériel de sonorisation convenable ». Cet objectif est atteint, grâce à l’aide de la Mairie de Noyers, et l’association en a donc profiter pour héberger quelques petits groupes :
un atelier de percussionnistes qui se constituait au fil des vacances scolaires. Cet atelier, composé de 6 adolescents allait avoir une suite dont on reparlera tout à l’heure
un groupe de funk gentil tout plein qui a arrêté sa carrière quand il a commencé à reprendre, par manque totale d’imagination, les tubes planétaires des Beatles
une chorale composé d’une vingtaine d’adolescents, puis de quinze, puis de dix, puis de six, puis de…
dans le lot, il y avait aussi une poignée de jazzmen locaux qui se sont rassemblés. Juste pour voir si leur instruments jouaient juste et s’ils pouvaient improviser tout seuls…
Cette association a organisé la première édition du festival « Le Midi-Minuit ». Un peu dans l’insouciance mais ça a quand même pas mal marché : 300 visiteurs qui viennent écouter 5 groupes de rock plus ou moins au point ; c’est, pour une première, une belle performance.
L’été se passe. Tout le monde part plus ou moins en vacances. Rendez vous en septembre.
* En septembre 2001 donc, s’ouvre un atelier de « découverte de la musique, des sons et des percussions ». Il intéresse 6 garçons et 1 fille. Ils découvrent les percussions à travers des histoires d’animaux qui voyagent et de sorciers qui font la fête, ils se débrouillent plutôt bien quand il s’agit de taper, secouer ou frotter les instruments et arrivent même, au bout de quelques séances à jouer ensemble. À ce moment là, on peut prévoir que ces petits jeunes iront loin…
En octobre, des nouvelles têtes arrivent au sein de l’association. Et pas n’importe lesquelles : ce sont celles de quelques parents d’animés, plus quelques autres.
Ensemble, on parle. Et on se dit que ce serait chouette de refaire un festival. Et bien de faire d’autres spectacles. Que ça ferait bouger un peu la Vallée du Cher si il y avaient des « trucs » organisés régulièrement par Médiator et par les autres. Ces discussions aboutissent à un changement de statuts parce que pour organiser des « trucs », on doit être indépendant dans un premier temps (donc, ici, on se détache de l’ASC de Noyers) et on doit être en partenariat dans un second temps (ici, surtout avec la Communauté de Communes Val de Cher Saint Aignan, et aussi avec la Mairie de Noyers sur Cher).
* Dans les nouveaux statuts (adoptés en novembre 2002), il y a pas mal de grands mots. Du genre « éducation populaire », « promotion des collectifs musicaux créés en son sein » ou bien encore « dynamisme musical et culturel de la Vallée du Cher ». À croire qu’on s’est mis dans un sacré pétrin… Mais tant pis, on y croit, et en plus, on est solidaire.
L’atelier de percussion des ados devient alors un collectif musical. Et croyez moi, c’est pas évident de se mettre dans la peau de quelqu’un qui peut créer. Surtout quand on sait pas vers quelle direction aller. Alors y cherchent (et moi avec eux…).
Le groupe de jazz s’enrichit de nouveaux instruments : un pianiste et une saxophoniste font leur entrée dans le collectif. On a travaillé des nouveaux morceaux mais le problème, c’est, je crois, qu’on ne s’est pas vu assez régulièrement. Alors ça n’a rien donné de bien faramineux notre histoire d’improvisations… mais c’était audible, ce qui est déjà pas mal.
* En 2001-2002, ces deux collectifs ne sont pas trop sortis de leur salle de répétition. Le groupe de percus s’est battu contre le froid et la faim à l’occasion de la Corrida de Romorantin, et le collectif jazz (aidé des stagiaires de « Jazz en Val de Cher ») a joué une fois en juillet au Camping des Cochards ; ça, c’est pour la « promotion des collectifs musicaux ».Par contre, en matière de « dynamisme », on peut assurément dire que les bénévoles se sont pas mal agités :
Y a eu le festival « Le Midi Minuit » les 8 et 9 mars 2002. Avec une soirée Blues Rock, un après midi associatif et musical et une soirée Latino, il y avait matière à passer quelques dizaine d’heures pour la préparation. Les buts étaient que la manifestation soit légale, que les musiciens et les techniciens soient rémunérés, et que l’information soit largement diffusée. Et c’est précisément sur ce dernier point qu’on a pêché : 110 personnes le vendredi soir, 160 festivaliers le samedi. Autant dire pas beaucoup. Juste de quoi pas être dans le rouge financièrement.
Parallèlement à cela, un « joueur d’harmonica qui aime bien en écouter surtout quand c’est bien joué » se lance dans l’organisation du deuxième concert : « Harmonic’all ». Et là, laissez moi vous dire que ça en jette : 3 groupes variés pleins de qualités, des techniciens et des bénévoles plutôt soudés et 616 oreilles attentives dans la salle des fêtes de Noyers…À croire qu’il suffit d’informer correctement les habitants de la Vallée qu’un spectacle bien ficelé se passe près de chez eux pour qu’ils rappliquent. Je me demande si le 20 avril ne devrait pas devenir une espèce de seconde Fête Nationale.
C’est avec des ambitions toutes autres, mais toujours la même énergie, que l’équipe de bénévole se lance dans l’organisation et la mise en place de « Autour de la Voix », prévu le 31 mai, à la Salle des Fêtes de Seigy. Presque 130 personnes se sont déplacés pour écouter les enfants du CM2 de l’École Primaire de Saint Aignan, la Chorale de Couffy, et le groupe de gospel tourangeau « Nobody’s Noises ». Ambiance décontractée, auditeurs satisfaits. En somme, c’était plutôt bien.
Le 7 septembre, un stage pédagogique d’harmonica ouvert aux grands débutants et aux confirmés s’est tenu à la Maison de Retraite de Chateauvieux. Encadré par Benoît Felten pour le côté musique et par les bénévoles pour le côté terroir ce premier stage a connu un franc succès auprès des vingt et un stagiaires présents.
En soirée, c’est un concert-bœuf qui a eu lieu dans les caves municipales du même village : 43 auditeurs, c’est un peu léger. Faudra penser à arrêter de programmer des concerts en pleine période de rentrée.
Enfin, les 26 et 27 octobre 2002, a eu lieu « Jazz et Bernache », manifestation issue d’un partenariat entre l’association Médiator et la Compagnie Jazz. Là encore, il y a eu un stage, encadré par quatre professeurs parisiens, à l’attention de seize stagiaires (quatre du coin, et les autres de Paris et de Nantes). Tout c’est bien passé, même le concert du samedi soir : les 65 qui ont payé leur billet et les 32 invités furent étonnés et ravis par la qualité du spectacle et la convivialité qui s’en est dégagé.
* Et nous voilà donc en novembre 2002. Durant les derniers mois, on s’est appliqué à donner du temps sans trop le compter, on s’est demandé si ça allait bien se passer, si l’association n’allait pas couler financièrement.
Mais, on a aussi dépassé le présent. On a un peu réfléchi au futur, histoire d’anticiper et de mieux se répartir les tâches et les responsabilités. Car les bénévoles, c’est un peu comme la Sécu : en abuser, ça craint. Il va donc falloir se ménager, cela étant possible par l’intégration de nouvelles personnes intéressées par l’association et ses actions.
Moi je pense qu’il faut être nombreux, pour 3 raisons :
ça permet d’avoir moins de travail associatif, donc plus de temps pour soi et ses proches. Comme ça, quand on travaille pour l’association, on le fait certainement avec plus d’entrain ;ça permet d’être dans une logique plus démocratique.
Chacun étant susceptible de représenter les différentes catégories socio-professionnelles présentes dans la Vallée du Cher, cela permet de cibler les actions en fonction de ce qui a été dit et entendu ici et là ; c’est à dire en fonction de ceux à qui on s’adresse quand on organise.
Ça permet que chacun apporte son point de vue. Non plus en tant que représentant mais en tant qu’individu. A priori, plus on est, mieux on prend du recul (suffit d’être organisés avant, pendant et après l’action). C’est important surtout quand il s’agit de mettre en pratique des notions quasi abstraites comme éducation populaire, promotion artistique ou action culturelle.
Ces trois notions peuvent paraître totalement ou partiellement dénuées de sens, pourtant rien ne vaut une bonne dose de théorie avant la pratique. Et puis si c’est vraiment imbuvable, vous avez qu’à me demander : je vais à l’école pour ça…
Simon Tardieux, novembre 2002